Une nouvelle vie pour

le musée Guimet de Lyon

Nous terminons la période de sédentarisation dont le dernier chapitre a été l’ère industrielle. L’Europe, berceau de cette période, est la première à être confrontée à la mutation sociétale profonde qui en découle.

La France en particulier a laissé son tissu d’entreprises s’étioler. À présent, elle a l’opportunité d’en construire un nouveau. Elle est même poussée par ses challengers : ses voisins européens, occidentaux et internationaux.

Le tissu qui va être reconstruit ne ressemblera pas à celui qu’elle a perdu. En particulier, dans un monde rationalisé et hautement numérique, elle a fortement besoin de créatifs, d’experts et de managers de haut niveau (plus de matière grise et moins de bras).

Pour cela, il convient de créer des lieux inspirants qui permettent aux acteurs impliqués dans ce challenge d’appréhender le sens de l’histoire puis de se montrer, d’échanger et de passer à l’acte.

Dans cet esprit, le Musée Guimet de Lyon, en tant que lieu historique à l’intersection des arts et de l’innovation, mais aussi au carrefour des civilisations, semble un écrin idéal pour porter ce projet inédit.

Emile Guimet, passionné et curieux, avait cette rare capacité de marier les arts, les sciences et les industries. Son riche héritage est aujourd’hui un édifice abandonné.

Notre projet a pour but de faire revivre ce lieu, où fusionne les arts, les cultures et les techniques, en devenant un bâtiment phygital articulant le passé glorieux de Lyon et sa région et en incitant à développer les opportunités de son futur. C’est un nouveau type de Musée, une création du XXIème siècle à l’image des Maison de la Culture d’André Malraux; c’est un lieu dédié à l’innovation qui se distingue notablement des musées scientifiques ou des musées des Arts et de l’Industrie.

Habituellement, un musée est un lieu inspirant qui donne à voir des œuvres et des chefs-d’œuvre qui permettent d’appréhender les lignes de pensée de nos aînés et leur puissance intellectuelle et / ou artistiques.

Le musée proposé ici a pour finalité de mettre en valeur la vitalité industrielle de nos aînés et les perspectives qui s’offrent à nos générations montantes.

Ce musée expose donc à la fois le passé, le présent et le futur. Il l’expose pour que les visiteurs en soient fiers et s’en inspirent. Mais il est également un lieu de rencontre pour les parties prenantes :   les entrepreneurs (En tant que personnes morales, mais aussi à travers leurs représentations syndicales)  , leurs investisseurs, les collectivités locales, les acteurs du monde éducatif, mais aussi les artistes.

Un tissu entrepreneurial est, comme le terme « tissu » le laisse entendre, une représentation vivante et opérationnelle de l’activité humaine, riche de sa complexité interactive.

Les entreprises et leurs projets sont de plus en plus immatériels, menés dans les tours de verre ou des hangars opaques. Susciter et faire se rencontrer des créatifs, des experts et des managers de très haut niveau, est une des vocations de ce musée, mais aussi une des bases de son modèle économique.

La création de valeur dans notre tissu entrepreneurial est de plus en plus immatérielle. Ceci ne peut se montrer qu’en ayant recours au numérique.

Une autre caractéristique de notre époque est que nous manipulons l’infiniment petit, grand ou lointain. Ceci ne peut se montrer qu’avec du numérique.

Enfin, le but étant de susciter de l’inspiration, il est nécessaire que les visiteurs puissent revivre les moments les plus inspirants ou au contraire, acquérir le désir de venir à travers un aperçu numérique du musée.

Le bâtiment du musée Guimet de Lyon s’y prête particulièrement en raison de son histoire originelle et des usages divers qu’il a connu ensuite.

Les murs ont une mémoire. L’architecture du lieu évoque les belles années de notre industrie mais aussi sa froideur rationnelle. Une fois revisitée à la lumière de l’expérience acquise dans nos musées tels que celui du moyen-âge à Paris par exemple, il devient possible de mettre de la convivialité dans des lieux conçu pour d’autres usages.

Les pages lyonnaises qui racontent l’histoire de l’industrie sont parmi les plus vivantes, et les perspectives du renouveau sont à réactiver dans les meilleurs délais.

Cette ville a beaucoup innové. Elle peut innover à travers ce projet en créant un musée d’un genre nouveau. Un musée qui met en valeur son passé industriel tout en proposant aux visiteurs de prendre part à la poursuite de ces belles aventures et même d’en créer de nouvelles.

Les collections du musée vont être composées pour une large part des trésors détenus par les entreprises et les laboratoires de recherche.

Elles peuvent être complétées par d’autres pièces sous-exposées actuellement faute de thématique appropriée ailleurs.

En tout état de cause, les collections doivent être exposées de manières esthétiques, pédagogiques et historiques afin de combiner émotion et curiosité.

Ce musée à une vocation culturelle : celle de revaloriser les aventures industrielles comme par le passé nous avons exposé et nous exposons encore la guerre. Sa vocation éducative arrive en second rang car il convient d’avoir un lieu attirant qui promet de l’esthétique, de l’émotion et de la découverte.