Emile Guimet

Un Homme à la Confluence de l’Art, de la Science et de l’Industrie entre le 19ème et le 20ème siècle (1836-1918) :

Un musicien et compositeur et un poète,

Un connaisseur de l’Egypte et de l’Asie qui fût un grand collectionneur,

Un capitaine d’Industrie avec l’usine de Fleurieu-sur-Saône qui produisait le Bleu Guimet, puis aussi de ce qui est devenu Pechiney, qui se voulait être un Patron Social,

Le Musée selon Émile Guimet se devait être un lieu d’études et de diffusion du savoir en tant qu’outil de recherche et d’éducation.

Emile Guimet (1836-1918) demeure une figure singulière du XIXe siècle, un homme aux multiples facettes dont la curiosité insatiable et les réalisations remarquables ont marqué l’histoire. Chef d’entreprise, collectionneur passionné, homme de lettres et de théâtre, Guimet incarne la fusion audacieuse entre l’industrie, l’art et la quête du savoir.

Né en 1836, Guimet grandit dans un environnement familial imprégné de la chimie industrielle, une voie que lui-même empruntera. Dès lors, sa vie fut marquée par la dualité entre son rôle de président de la compagnie chimique familiale (qui allait devenir ultérieurement Péchiney) et son insatiable soif de connaissance artistique et culturelle. Cette dualité reflétait un équilibre entre le pragmatisme commercial et la passion intellectuelle qui le caractérisait.

Toutefois, c’est sa passion pour la collection d’objets artistiques et culturels provenant des quatre coins du monde qui le distinguera véritablement. Emile Guimet a arpenté la planète, de l’Égypte en 1865 à un voyage éclairant à travers les États-Unis, le Japon, la Chine et l’Inde de 1876 à 1877. Ce périple, riche en découvertes ethnographiques et religieuses, a été la source d’inspiration pour sa collection personnelle. Convaincu que ces objets ne devaient pas rester de simples trésors amassés, il a eu la vision novatrice de transformer sa collection en un musée.

Ainsi est né le musée Guimet, véritable testament à la passion de Guimet pour les arts et les cultures du monde. Ce musée s’est révélé être bien plus qu’une simple vitrine d’objets rares. Guimet avait une ambition philanthropique, celle de rendre accessible le savoir à tous. Pour lui, le musée ne devait pas être réservé à une élite, mais devait offrir une expérience éducative à tous ceux qui le visitaient. Ses idéaux étaient profondément enracinés dans la transmission du savoir et l’instruction des masses, et il a consacré ses efforts à créer des rapprochements pertinents entre les objets exposés, guidant ainsi l’intelligence de ses visiteurs.

Emile Guimet a également innové dans la manière dont il a présenté sa collection. Il a reconnu l’importance de documenter minutieusement chaque objet, car il croyait que sans contexte et explication, ces artefacts « n’apprennent rien ». Cette conviction l’a poussé à élaborer des notes, des conférences et des mises en scène muséographiques soignées, créant ainsi un environnement éducatif et enrichissant pour les visiteurs.

Sa philosophie a été façonnée par sa rencontre avec d’autres musées, notamment lors de sa visite au musée de Copenhague en 1874. Là, il a compris que les musées pouvaient jouer un rôle crucial dans la diffusion de la connaissance culturelle et artistique, un principe qu’il a appliqué avec succès dans son propre musée.

Les contributions d’Emile Guimet à la culture, à l’art et à l’éducation sont incommensurables. Son musée est aujourd’hui connu sous le nom de Musée national des arts asiatiques – Guimet et continue d’être un pôle d’excellence dans la diffusion des cultures asiatiques et de l’éducation. Sa vision humaniste, son désir de partage et sa volonté de démocratiser la connaissance font de lui une personnalité emblématique qui a transcendé les limites de son époque et continue d’inspirer les générations actuelles et futures.